Au printemps dernier, notre ambassadrice Adélaide est partie à l’assaut des montagnes vides d’Espagne, les Montañas Vacías. En participant au « Women’s Montañas Vacías Rally », un événement exclusivement féminin, elle s’est engagée avec son Distance 45 sur un parcours exigeant de 680 km et plus de 12.900 m de dénivelé !
Cet environnement aride, isolé et sauvage, qui traverse la région espagnole de la Serranía Celtibérica, est une route bien connue des cyclotouristes. Surnommée la « Laponie Espagnole », cet endroit fait parti des zones du pays où la densité de la population est la plus faible. Avec ses quelques sept habitants au kilomètre carré, les conflits de voisinages, vous l’imaginez, sont relativement peu fréquents ! Si les Montanas Vacías font partie des lieux les plus méconnus d’Europe, elles sont pourtant devenues un terrain de jeu de prédilection pour les gravelistes. Prenant la ville de Teruel comme point de départ et d’arrivée, ses sentiers offrent des paysages désertiques à la terre couleur de feu.
Adélaide vous dévoile son périple dans son journal de bord :
« Début mai, j’ai rejoint 55 femmes de 12 nationalités différentes à Teruel, une petite ville de la province du même nom, dans l’Aragon, en Espagne. J’ai répondu à l’invitation de Komoot et de l’ultra-cycliste américaine Laël Wilcox, pour parcourir 680 km et 13 000 mètres de dénivelés. Le tout au cours d’un rallye de huit jours sur un itinéraire gravel exigeant : « les Montañas Vacias ».
« C’est au cours de ce rallye que j’ai pu rouler pour la première fois de longues distances avec Distance 45 , à peine sorti de l’atelier de Beaumont. Je m’y suis rendue en bus, le vélo démonté, rangé sous une housse en tissu souple et confortablement installé en soute. Première très bonne nouvelle : le vélo supporte d’être trimballé démonté, et tant mieux parce que je suis très friande de l’intermodalité. »
« Les premiers coups de pédale donnés, et à peine sortie de la petite ville du départ, je découvre des paysages sauvages et rudes, qui changent aussi vite que les émotions qui me submergent. “Les montagnes vides” portent bien leur nom et nous pouvons rouler des kilomètres sans croiser âme qui vive. »
« Les journées de 100 kilomètres et 2000 mètres de dénivelé se succèdent, les nuits au sommeil léger sous la tente aussi. Dans l’effort et l’inconfort, des amitiés se nouent. Il faut dire que la pluie et la boue, pourtant si rares dans la région ne nous ont pas épargnés. J’ai poussé et porté mon vélo, gratté ses roues soudain deux fois plus larges et alourdies de kilos de glaise épaisse et collante. Tous les soirs, je nettoie et huile religieusement ma chaîne. Le pédalier est un peu encombré, mais supporte sans broncher mes coups de pédales répétés. Seules séquelles du voyage : une paire de plaquettes sérieusement entamée et une guidoline qui a résolument perdu de son éclat. »
« Je vous avoue que ce qui m’a le plus surpris, au-delà du plaisir immense que j’ai pris à galérer sur des chemins chaotiques, c’est le confort que j’ai gagné sur le vélo. Ayant toujours roulé sur un vélo en inox, monté avec des pneus en chambres à air, j’ai découvert la souplesse d’un cadre en acier et des larges pneus en tubeless. Concrètement, je n’ai plus l’impression d’avoir été passée sous un rouleau compresseur au réveil et je dévale sans réfléchir des pentes de graviers qui m’auraient, quelques mois auparavant, fait mettre pied à terre. Le vélo est joueur, littéralement, et moi, je m’amuse follement. »
« À peine remise de mes émotions et un peu courbaturée, je repars en direction des Alpes, franchir quelques cols du massif des Écrins et grimper les mythiques falaises de la région d’Ailefroide. Le vélo, lui, est définitivement adopté et dompté. »